Le premier et le plus grand ...

Publié le par nivelles

Tu aimeras l’Eternel ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force.

Qui ne connaît pas ce commandement dont Jésus a dit qu’il était le premier et le plus grand ? Aimer Dieu de tout son être est donc la source de toute vie chrétienne, de tout service chrétien, de tout témoignage chrétien…

 

D’emblée une question: qu’en est-il de notre amour pour Dieu dans notre vie, dans notre service, dans notre témoignage ? Personnellement, je ne peux pas répondre avec précision. Je ne peux pas dire que tous mes engagements n’ont comme source que mon amour pour Dieu. Comme je ne peux pas dire que cet amour est absent de mes motivations.

 

Ensuite, aimer Dieu ainsi n’est-ce pas impossible car amour exclusif puisque de tout notre cœur, de toute notre âme et de toute notre force ? Il est vrai qu’il y a une nuance entre aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme et de toute notre force, c’est-à-dire de tout notre être, et aimer son prochain « seulement » comme soi-même. Est-ce pour autant plus à notre portée d’aimer l’autre comme on s’aime soi-même que d’aimer Dieu de tout son être ?

 

Il est certainement plus facile de dire dans une prière notre amour pour Dieu que de l’aimer réellement de tout notre cœur, de toute notre âme et de toute notre force. Comme il est certainement plus facile de dire : j’aime tout le monde, que d’aimer réellement son voisin ou son collègue ou son contrôleur des contributions!

 

Mais déclarer aimer Dieu comme il le demande n’est-ce pas prétentieux vu les capacités limitées d’un cœur humain pour aimer ? Déjà pour s’aimer soi-même parfois…

Si une première question est celle de notre amour pour Dieu dans notre vie, dans notre service, dans notre témoignage, d’autres questions viennent ensuite : ai-je appris à aimer Dieu de tout mon être ? Comment m’a-t-on appris à l’aimer ? Que veut-on dire par aimer le Seigneur ? Qu’est-ce qu’un chrétien dont on dit qu’il aime le Seigneur ?

 

Depuis mon enfance j’ai appris plein de choses à propos de Dieu. J’ai appris que Dieu entendait la prière ; j’ai donc appris à prier. J’ai appris qu’il se faisait connaître dans sa Parole ; j’ai donc appris à lire régulièrement la Bible. J’ai appris qu’il était le Créateur de l’univers ; j’ai donc appris à respecter la Création et à m’en émerveiller.

 

J’ai appris que Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle ; j’ai donc appris à m’en remettre à lui pour être pardonné et connaître la vie qui demeure. J’ai appris encore plein d’autres choses à propos de Dieu qu’il serait trop long d’énumérer ici.

 

Pourtant tout cet apprentissage, tout ce savoir à propos de Dieu, toutes les expériences spirituelles ne seraient que vanité si je n’avais pas appris aussi à aimer Dieu. Je pourrais être le plus éminent des théologiens, ayant une connaissance des plus érudites de Dieu, si je n’ai pas appris à aimer Dieu, je suis une cymbale qui résonne !

Il me reste sans doute encore à apprendre à l’aimer toujours plus de tout mon cœur, de toute mon âme, de toute ma force… sans me sentir coupable de ne pas mieux y parvenir! Et certainement toujours en évitant de développer une vie chrétienne, une pratique religieuse avec prières, méditations bibliques, service… qui ne serait pas fondée sur un amour de Dieu.

 

Risque réel quand on considère la manière biblique d’aimer Dieu, à savoir en gardant ses commandements et en les mettant en pratique. Dans sa première lettre, l’apôtre Jean redira cette condition : celui qui observe sa Parole (du Christ) montre par là qu’il aime vraiment Dieu de manière parfaite (1 Jn 2:5). Parole reprise de l’enseignement de Jésus : si vous m’aimez, vous suivrez mes commandements (Jn 14 :15).

 

Ce que Jésus a confirmé au verset 21 : celui qui m’aime vraiment, c’est celui qui retient mes commandements et les applique. Aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force, à quoi Jésus a ajouté et de toute sa pensée, c’est lui obéir de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa force et de toute sa pensée.

 

Mais le risque est de faire de cette obéissance-là le premier et le plus grand des commandements de Dieu alors que c’est celui de l’aimer que Jésus a qualifié de premier et de plus grand. Ce n’est pourtant pas rare que l’on exhorte à l’obéissance, à la fidélité, à la soumission et si peu à l’amour pour Dieu, que l’on apprenne à suivre ses commandements sans apprendre à l’aimer comme il se doit. 

 

Première manière d’aimer Dieu en obéissant à sa volonté. Toujours tirée de la première épître de Jean, une autre manière d’aimer Dieu, autre que d’obéir à ses commandements : le Christ lui-même nous a donné ce commandement : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère (4 :21).

L’amour fraternel est une autre manifestation de notre amour pour Dieu car si quelqu’un prétend aimer Dieu en détestant son frère, c’est un menteur. L’argument de l’apôtre est simple : si on n’aime pas son frère qu’on voit, on ne peut pas aimer Dieu qu’on ne voit pas.

 

Voilà de quoi apprendre à aimer Dieu en apprenant à suivre ses commandements et à aimer notre prochain. Mais finalement pourquoi aimer Dieu ? N’est-ce pas suffisant d’être aimé de lui ? A-t-il besoin d’être aimé de nous, lui qui est Amour ?

 

Il y a une cause bien supérieure à toutes les bonnes raisons d’aimer Dieu qui est son amour premier pour nous, aussi a-t-il envoyé son Fils pour apaiser sa colère contre nous en s’offrant pour nos péchés (1 Jn.4 :10). Il n’y a pas de preuve plus significative de l’amour de Dieu que Jésus-Christ se livrant à la mort sur la croix pour se substituer à nous en subissant notre condamnation.

Que cette vérité historique et spirituelle soit toujours la source intarissable de notre amour pour Dieu !

L. Flémal, pasteur

 

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